Archives secrètes
Liste des Grands
maîtres ou « Nautoniers »
du Prieuré de Sion
(Sionis Prioratus)
de 1188 à 1963
Cette appartenance de Michel de Nostre-Dame, à lun
des ordres les plus secrets encore actuellement est lourde dincidences.
Elle ouvre toutefois de nouveaux horizons sur la grandeur du
personnage car sil en est élu Grand maître
en 1556, à quand remonte son affiliation ? Certainement
à un très jeune âge. Notons que son nom de
famille a pu jouer un rôle prédestiné dans
ce choix puisque le premier Grand Maître fut installé
le 15 août, fête de Notre-Dame. Cette même
date a peut-être été institiée comme
jour spécial pour ces élections paticulières.
Mais cette plaque de marbre pourrait-elle nous révéler
d'autres secrets qui ont été cachés
visibles par tous pendant des siècles. Examinons-la
attentivement.
Le tracé non régulier des lettres, les différences
de leurs hauteurs, l'absence d'alignement horizontal net, témoignent
d'une main qui n'est pas celle d'un graveur professionnel. Les
mots sont découpés de manière étrange.
Bien sûr, elle aurait pu être réalisée
par un artiste local pour lequel la langue française serait
incertaine. Alors ces approximations orthographiques pourraient
s'expliquer. Cependant il y a trop de maladresse dans cette exécution
pour qu'elle soit innocente.
Déjà le contenu du texte soulève des
questions. Les trois états qui sont mentionnés
rappelant ceux de la Divine Comédie de Dante : voyage
spirituel initiatique, sont appuyés par les termes «
a logé », et non « a vécu » ou
« a habité ». Cela suppose quune étrange
réunion eut lieu dans cette maison. Dautant plus
étrange que peu d'auteurs écrivant sur Nostradamus
ne le rattachent à quelque cercle ésotérique
ou hermétique que ce soit, et quaucun cercle actuellement
connu na laudace de le déclarer parmi ses
anciens adhérents (à part quelques représentants
du Prieuré de Sion sous une forme voilée).
Seule une analyse poussée peut nous en dire plus. Notons
une fois de plus qu'il faut parfois entrendre ce que l'on lit,
et aussi voir ce qu'on lit. Un exemple dans cette plaque de ce
qu'on entend : A LOGE ICI ON = A LOGE I SION. Le nom est prononcé
mais on peut le trouver en traçant une première
verticale à partir du S de NostrE. Nous rencontrons les
seules lettres : S I P R. Article II des statuts du Prieuré
de Sion datés du 5 juin 1956 (soit 400 ans après
la visite de Nostradamus à Turin) et signés par
Jean Cocteau alors Grand maître : L'ordre a pour dénomination
: « Sionis Prioratus » ou « Prieuré
de Sion ». Ainsi reconnaît-on la signature du SIonis
PRioratus. Sion est nettement visible à partir des deux
lettres OS de NOSTRE et de N I de ON IL en haut à gauche.
De plus il y a quatre « fautes » : ON à la
place de OÙ, HA au lieu de A ou Y A, OVRA pour AVRA parfaitement
orthographié plus haut, et HNTIERE dont le H remplace
un E. De ces fautes une doit être écartée
comme forme usitée à cette époque, c'est
HA. Nous le trouvons dans la Lettre-préface à
César qui introduit les premières Centuries
: « & ie dis franchemêt que à ceux
à qui sa magnitude immense, qui est sans mesure &
incõprehensible, ha voulu par lõgue inspiration
melãcholique reuéler... » « moyennant
le prophete viêt à iuger de cela que son diuin esperit
luy ha dõné par le moyen de Dieu le createur, &
par vne naturelle instigation... » et dans Le Vray
et Parfaict Embellissement de la Face traité sur les
cosmétiques paru chez Plantin en 1557 commençant
par : « Pour accoustrer le sublimé qui ha telle
vertu... »
Nostradamus aurait été nommé Grand maître,
le titre affecté à cette fonction est, comme nous
l'avons vu : Nautonnier. Le cercle hiérarchique du Prieuré
de Sion se nomme Arche Kyria ou Arche des treize Rose-Croix,
il est composé de 13 membres : d'un Nautonnier, de trois
Princes noachites de Notre-Dame ou connétables, et de
neuf Croisés de Saint-Jean ou sénéchaux.
Les trois lettres fautives de la plaque NOH, sont les trois lettres
hébraïques (Noun, Vav, Heith) utilisées pour
écrire Noé ou Noah. Que celui qui a des yeux voit.
Le maître de l'arche, c'est bien Noé et c'est sans
doute le navigateur (nauta) et pasteur (pastor) il rassembla
les animaux le plus célèbre. La plaque certifie
donc que Nostradamus a logé à Sion en tant que
Noah, c'est-à-dire chef suprême de l'Ordre.
La deuxième verticale de la plaque rencontre les lettres
L V. Cela me rappelle le quatrain de mars de l'almanach pour
l'an 1555 : O Mars cruel, que tu eras à craindre
/ Plus et la Faux avec lArgent conioint, / Clae,
copie, eau, vent, lombriche caindre, / Mer, terre trefue, lamy
à L.V. set ioint. Sans connaître
l'identité de cet ami, il est évident que lui aussi
est rentré dans l'Ordre à cette date. On peut penser
à Anne de Montmorency, déjà membre de l'Ordre
de la Jarretière, qui le présenta au roi en sa
qualité de connétable (du latin comes, ami compagnon),
l'ami par excellence.
La troisième verticale donne VIA : la voie, en latin...
Beaucoup de biographes ont appelé la villa où fut
apposée la plaque aujourd'hui disparue Vittoria
à cause des termes : ie me nomme la vic toire, or, dans
la relation faite en 1807, le promeneur ne parle que d'une ferme
ou d'un mas (cascina) Morozzo. La victoire, il faut la chercher
ailleurs. Elle n'a pas à être mentionnée,
elle est évidente. Cette victoire est une figure allégorique
du convent ou plutôt de la hiérarchie du Prieuré
de Sion qui, fait unique dans son histoire, va déposer
son propre Grand maître pour en élire un nouveau.
C'est l'Arche (ou arc) dont on honore les vainqueurs. Arche on
l'a vu désigne aussi l'embarcation de Noé. Présente
dans le mot synarchie, gouvernement induit par un cercle restreint;
elle signifie en grec principe, origine. C'est le deuxième
mot de l'Evangile de saint Jean : En Arché en o Logos
(Au commencement était le verbe). Quant à Kyria,
c'est le Seigneur, celui qui a les pleins pouvoirs (du grec kurios),
on le retrouve dans l'expression dominicale : Kyrié eleison
(Seigneur aie pitié).
Croire que le passage de Nostradamus dans leur Ordre a été
connu de tous les Grands maîtres du Prieuré de Sion
est une erreur. Peu savaient. Charles Nodier, contemporain de
la découverte de la plaque, Grand maître de 1801
à 1844, l'ignorait. Dans ses Mélanges tirés
d'une petite bibliothèque, Paris 1829, il cite une partie
du manuscrit inédit de César de Nostredame, le
propre fils de Nostradamus : L'Hippiade ou Godefroy et les chevaliers,
poème de seize mille vers octosyllabiques. Le thème
lui est cher car Godefroy de Bouillon est précisément
le fondateur légendaire de Sion, pourtant il commente
: « Ce n'est pas que César de Nostradamus fût
un homme sans talent; tout au contraire; il en avait mille fois
plus que son père le prophète, dont la crédulité
d'un peuple stupide a fait la ridicule réputation... »
On se demande avec le recul qui était le plus stupide
des deux... le peuple ou Charles Nodier.
Cette plaque est-elle le seul indice de l'appartenance de Michel
de Nostredame à Sion ? De l'exitence même de Sion
? Certainement non !
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