L’astrologie selon Nostradamus

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Les cycles de 36 ans

Memento des cycles à connaître depuis la naissance de Nostradamus :

 Saturne :    1513-1548  1765-1800

2017-2052
 Vénus :    1549-1584  1801-1836

 2053-2088
 Jupiter :    1585-1620  1837-1872  
 Mercure :    1621-1656  1873-1908  
 Mars :    1657-1692  1909-1944  
 Lune :    1693-1728  1945-1980  
 Soleil :  1477-1512  1729-1764  1981-2016  

Revenons en quelques lignes sur l'origine de cette découverte fondamentale et les déductions qui me firent l'apprécier comme une source sûre. Un passage de la première préface des Centuries de Nostradamus dédiée à son fils César évoquait la succession des cycles de 36 ans (Lettre à César, C043-C047) :

  C043 ... & ceci aduenir, & en brief, & auant la derniere conflagration.
C044 Car encores que la planette de Mars paracheue son siecle, & à la fin de son dernier periode, si le reprendra il: mais assemblés les vns en Aquarius par plusieurs années, les autres en Cancer par plus longues & continues.
C045 Et maintenãt que sommes conduicts par la lune, moyennant la totale puissance de Dieu eternel, que auant qu'elle aye paracheué son total circuit, le soleil viendra, & puis Saturne.
C046 Car selon les signes celestes le regne de Saturne sera de retour, que le tout calculé, le monde s'approche, d'vne anaragonique reuolution:
C047 & que de present que ceci i'escriptz auant cent & septante sept ans troys moys vnze iours, ».

Nous constatons d’ores et déjà le respect de l’ordre de successions de quatre cycles planétaires : Mars, Lune, Soleil et Saturne. Ayant la conviction que Nostradamus parlait d'une époque lointaine, j'en ai déduit que les quatre cycles cités dans cette préface correspondaient à notre actualité, de 1909 début du cycle de Mars à 2017 entrée de Saturne. Je pressentais en ces années que nous vivons une fin proche non pas la fin du monde, mais plutôt la fin d’un monde annoncée par les prophéties de Nostradamus au moyen de l’anaragonique révolution. Echéance bien redoutable, et surtout redoutée, où l’Humanité avec un grand H devra faire des choix cruciaux pour pouvoir vivre décemment. Choix déterminants économiques, politiques, idéologiques, éthiques, à l’échelle non plus d’un pays ou d’une nation, mais à l’échelle planétaire. Car l'anaragonique révolution n'est autre qu'une nouvelle ère spirituelle, révolution (ou révélation) qui commencera dès le cycle de Saturne (à partir de 2017) : un nouveau sens sera donné à l’Ecriture, une ère nouvelle qui ouvrirait de plus grands horizons, un retour à la Source, un siècle d’or et de paix universelle entre Dieu et les hommes.

Une simple intuition n'est pourtant pas une preuve, mais Nostradamus nous fournit la solution en parlant de planètes qui, pendant un cycle de Mars, occupent le Verseau (Aquarius) et le Cancer pendant de longues années. Quand il parle des « uns » et des « autres », il parle forcement de planètes lentes, mais si l’on se réfère à la doxa de l’époque (l’Eglise essentiellement) il ne devait connaître que deux planètes de cet ordre : Jupiter et Saturne. Or ces deux planètes, bien que lentes ne résident dans un signe astrologique qu'un an pour l'une et deux ans et demi pour l'autre. Les termes choisis étant au pluriel, il faut entendre qu'il connaissait parfaitement bien les planètes dites transsaturniennes (au-delà de Saturne), découvertes bien après sa mort et qu'il ne pouvait, pour cause, nommer : Uranus découverte le 13 mars 1781 par l’anglais William Herschel, Neptune le 23 septembre 1846 par l’allemand Galle et Pluton photographiée le 13 mars 1930 par l’américain Clyde William Tombaugh.

Malgré ce paradoxe, je me suis amusé à compulser un éphéméride, pour rechercher le passage des cinq planètes lentes pour le cycle de Mars (1909-1944). Nous obtenons :

Présences dans le signe du Verseau (Aquarius) :
Uranus : de février 1911 à septembre 1912, de novembre 1912 au début avril 1919 et enfin de la mi-août 1919 à la fin janvier 1920.
Jupiter : de janvier 1914 à février 1915.

Présences dans le signe du Cancer :
Neptune : de janvier 1909 à la fin septembre 1914, puis de la mi-décembre 1914 à juillet 1915.
Pluton : de juillet 1913 à décembre 1913, et de mai 1914 à la mi-juin 1939.
Saturne : d’août 1914 à décembre 1914 et de mai 1915 à la fin juin 1917.
Jupiter : de la mi-juillet 1918 au début août 1919.

Première constatation, toutes ces planètes étaient bien dans l’un des deux signes zodiacaux lors du déclenchement du premier conflit mondial, à savoir août-septembre 1914. N’est-ce pas stupéfiant ! Deuxième constatation, comme annoncée dans la Lettre à César, la durée de station dans le signe zodiacal du Cancer a été plus longue et s’est étendue jusqu’à la veille du deuxième conflit mondial (Pluton entrant alors en Lion).

Le cycle de Mars de 1909 à 1944 est un carrefour important pour l’Humanité puisque tous les troubles ethniques, politiques qui pertubent cette fin de siècle y sont étroitement associés, mais l'un des fait majeur de ce passage de cette préface est certainement cette affirmation :
  C045 Et maintenãt que sommes conduicts par la lune, moyennant la totale puissance de Dieu eternel, que auant qu'elle aye paracheué son total circuit, ...

qui, avec ce seul verbe au présent dans ce paragraphe, situe le commencement de déchiffrement de son œuvre et l'amorce des temps futurs. En extrapolant, devons-nous croire à la présence vivante et effective de Nostradamus et de son fils en cette fin de millénaire, je laisse la question en suspens ?

Tout concorde à prouver que Nostradamus utilisait bien ces cycles d'astrologie mondiale. Dans l'Almanach pour l'an 1563, le doute n'est plus permis : « & plus l’ancienne église Romaine ne sentira détriment : que ne soient passées quatre révolutions de Saturne chascune de plus de trente ans ... ». Il se sert bien des cycles planétaires que nous avons découvert. Il ne s’agit pas de la révolution zodiacale de Saturne connue des astrologues de 29,5 ans, mais bien de celle de 36 ans (plus de trente).

J'ai déterminé que plus de 10 % des quatrains pourraient être résolus avec cette clé. Ainsi sur les quelque soixante-dix quatrains interprétés dans « N.D. » onze (11) utilisaient cette clé de datation. Mais avant de passer à l'illustration de chacun de ces quatrains attardons nous encore sur cette merveilleuse étoile à sept branches.

La succession de ces cycles – ordre inverse des jours de la semaine – est identique à celle que propose Jehan Trithème (1462-1516) pour les Génies planétaires, anges et archanges – Causes Secondes après Dieu – qui, selon lui, président aux destinées de la Terre et les influencent. Tour à tour chacun d'eux prédomine pendant la durée qui lui est attribuée. Toutefois dans son texte Trithème attribue à chaque période une durée de 354 ans 4 mois, ce qui est une transposition de la durée moyenne d'une année lunaire (12 lunaisons = 354 jours et 4 heures) mais pour jeter le doute dans nos esprit il termine sa Chronologie Mystique, ou Traité des Intelligences Célestes qui régissent le monde après Dieu (1508) par ces mots :

  « … On aura besoin d'une prophétie pour la série d'événements futurs. Je ne garantis pas les choses que j'écris, très sage César (l'empereur Maximilien), mais on peut raisonnablement croire en elles sans préjudice pour la foi orthodoxe. Il y a des personnnes qui croient que ces périodes correspondent aux mois lunaires; si telle est votre opinion, je peux être d'accord, mais il serait alors nécessaire de changer ce que j'ai écrit. Pour le reste, de ma main je rends témoignage, et de ma bouche je confesse qu'en toutes ces choses, je ne crois et admets que ce que l'Eglise catholique a approuvé, par l'autorité de ses Docteurs, et je regrette tout le reste comme de vaines et supersticieueses fictions. »

Daniel Ruzo, dans son Testatment de Nostradamus, dit : « bien que cette chronologie soit en accord avec les nombres secrets de la Bible, Trithème y a mêlé, avec malice, des données fausses, afin que seul celui qui connaît la véritable chronologie traditionnelle puisse corriger ces données et y retrouver la succession des différentes périodes, leur durée en années solaires, et le rapport exact qui existe entre elles, les périodes zodiacales et les périodes occultes de la Genèse et de la chronologie traditionnelle. » Je pense avoir déjà suffisamment ébauché cette théorie des cycles astrologiques pour donner raison à Daniel Ruzo. Si quelques auteurs s'en tiennent aux affirmations de l'abbé Johan Trithème, de Abraham Avenezra (XIIe siècle) de Pierre Turrel (1531) ou de Richard Roussat (1548) sans analyse et sans critique, ils se trompent lourdement. Les cycles sont là simples, clairs et efficaces.

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